P.Tout a une fin
Vlad se trouvait dans le grenier de la maison en compagnie de ses trophées. Lorsque que soudain un bruit se fit entendre quelques mètres derrière lui. Il ne s’était pas rendu compte que cela faisait des heures qu’il se trouvait au grenier et pensait que, peut-être, Galda ou bien Enoch le cherchait. Il se retourna et croisa le regard éploré de Galda, qui semblait pourtant, si sereine la veille. “Qui-y-a-t-il Galda ? Il s’est passé quelque chose de grave ?” “C’est ton père Vlad, il il … il nous quitté pendant la nuit. Je suis sincèrement désolé !” “Mon Dieu Côme … papa !” “Son travail nous a appelé il y a quelques heures, il a eu un grave accident cardiaque !” “Quand je pense qu’il allait si bien la veille ! Ils auraient dû arrêter de le faire travailler la nuit vu son âge !” “Je suis aussi effondrée que toi mon chérie … C’est une perte énorme et j’en sais quelque chose …” “Oui je sais ma chérie Maria me manque également … Et comment va … Maman ?” Galda releva la tête étonnée elle n’était pas habituée à entendre ce mot dans la bouche de son mari. “Ta mère est dans un état critique, j’ai dû appeler son travail ; elle va prendre des congés prolongés !” “La pauvre je vais aller la voir !”
C’est ainsi que Vlad et sa mère discutèrent longtemps ensemble rattrapant le temps passé. Ils discutèrent également du mari et du père disparu. Harmony avait décidé que les cendres de Côme reposerait dans le jardin ; elle a même proposée à Galda de rapatrier les cendres de Maria dans le jardin pour que toute la famille soit unie. Galda fût très touchée par ce geste.
La cérémonie en l’honneur de Côme fût très discrète et en petit comité. Harmony voulait respecter le caractère discret de son mari. Bien qu’elle ne le montra pas Harmony était profondément touchée par la mort de son compagnon mari et son état de santé empirait de jour en jour. Elle était incapable de travailler et ne se sentait bien qu’en compagnie de sa famille proche. Quand elle apprit que sa fille Daisy et son beau fils Rupert allait déménager dans une ville encore plus paumée que Riverview elle se montra compréhensive mais elle en souffra énormément. Si un jour Rupert et Daisy devait étendre leur hégémonie sur Riverview il fallait à tout prix que Rupert commence sa carrière politique. C’est pourquoi le jeune couple déménaga à Twinbrook, ville du bayou de la rivière Simonon. Malgré la présence de son fils ainé, de sa belle fille et de ses petits enfants elle se sentait de plus en plus seule.
La petite Marion grandissait tranquillement au milieu de ces tragédies familiales, cette pauvre petite n’a même pas pu connaitre son grand-père Côme. Elle était devenue un bambin que les emplois du temps de ses parents laissait le plus souvent seule.
Pour ses parents et sa grand mère elle était une merveille de beauté. C’est donc Harmony qui s’occupait le plus souvent de Marion comme elle l’avait fait à l’époque pour Enoch qui était un adolescent maintenant. Pour les voisins et les habitants de Riverview Harmony était devenue une femme sans âge dotée de beaucoup de “force”. Tout le monde admirait en elle son courage face aux événements de la vie et son étonnante capacité à remonter la pente. L’enfant de Vlad et de Galda était la raison de vivre d’Harmony. Celle ci était au petit soin avec Marion. Harmony s’était tout de même occupé de quatre bambins dans sa vie !
La petite Marion en compagnie de Galda sa mère
Vlad, lui se sentait en paix avec lui même ; il avait enterré la hache de guerre avec sa mère et il avait enfin des relations mère/fils normal avec elle. Il savait que c’était la meilleure chose qui pouvait arriver avant la … fin. Car, même si tout le monde avait tendance à l’oublier, Harmony sous ses air de dame bourrue était une vieille femme d’un âge avancée dont la santé périclitait de jour en jour. Malgré sa famille Harmony se sentait de plus en plus seule et sans attache terrestre.
La vieille maison du clan Renoir avait une ambiance maussade et triste. Les cris et les pleurnicheries de la petite Marion ne suffisait à rendre cette maison, telle qu’elle l’était avant, pleine de vie. La maison était pleine de souvenirs anciens ou neufs que l’on se plaisait à raconter assis sur le canapé de la salle, étendu sur le lit de la chambre matriarcale ou debout dans la cuisine de bois qui a vu tant d’anniversaires se fêter en ses quatre murs. La maison avait bien l’atmosphère d’une histoire qui se terminait.
Rapidement Harmony ne pût s’occuper seule de Marion vu que son état empirait. Elle savait que bientôt ce sera elle qui aurait besoin d’aide et dans son esprit elle ne pouvait supporter cela. Elle fit des efforts épuisants pour s’occuper le plus longtemps possible de sa petite fille. Un soir un souffle au cœur la laissa alitée ; elle fit venir Vlad et Galda autour d’elle : “Mes chers enfants Vlad, Galda ma fin est proche il ne me reste plus beaucoup à vivre … Je vais … rejoindre Côme. Je tenais à dire que je me repens pour tout le mal que j’ai pu faire surtout envers toi Vlad … Je ne pensait qu’à moi et au fond tout ce mal que je causait … faisait de moi la première victime. Quand j’ai enfin tout compris, j’ai fait de mon mieux pour me reprendre … Avec l’argent que je vous lègue vous n’aurez aucun soucis pour vos enfants. Je vous lègue aussi la maison … faites en sorte qu’elle redevienne pleine de vie comme avant .” “ Oh maman ne nous quitte pas ! Tu sais je te pardonne, moi aussi je n’ai pas été facile ! L’essentiel est que toutes ces absurdités se soit arrêtées avant l’irréparable !” “HoOo … Quand je pense à mon pauvre Côme qui ne nous aura jamais vu unis comme une mère et un fils devraient l’être … Mon pauvre chéri comme je l’ai fait souffrir aussi …” “Harmony ne vous faites pas autant de mal ce qui doit arriver personne le peut l’empêcher et on ne peut pas changer le passé ! N’ayez aucun regrets en quittant ce monde !”. C’est ainsi que la grande Harmony s’éteignit tenant sur son cœur les mains de son fils et de sa belle fille. Les nouvelles mauvaises langues de la ville médirent en insinuant qu’Harmony n’avait pas changé d’un poil avant sa mort gagnant un comportement de plus en plus exécrable et sentant le jour dernier arriver, maugréant et ridiculisant la mort même.
Le problème avec la vérité c’est qu’elle devient la légende en vieillissant et les ragots deviennent ainsi aussi probable que la réalité. Qui connait la vérité, a part le propre créateur d’Harmony Renoir ?
Fin